De création en création, Sasha Waltz n’est ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre. Depuis plus de dix ans, son parcours kaléidoscopique construit avec le même accomplissement des points de vue à chaque fois renouvelés sur le monde et sur la danse d’aujourd’hui. Dans Impromptus, précédent spectacle accueilli à l’Opéra de Lille en 2005, son esthétique ample et instinctive se laissait gagner par une abstraction légère et enjouée. Avec cette nouvelle pièce, la chorégraphe allemande empoigne vigoureusement le réel en le transfigurant au contact de sa formidable troupe de quatorze danseurs et d’un violoncelliste présent parmi eux.
Les personnages de Gezeiten (la marée) ont trouvé refuge dans un lieu marqué par les vestiges du passé. Cet espace confiné représente pour eux l’ultime rempart contre les catastrophes qui anéantissent le monde extérieur. Ils y évoluent aux rythmes des secousses qui agitent leur communauté de survivants. Les éléments de leur vie quotidienne deviennent des partenaires chorégraphiques en perpétuelle mutation, à l’image des métamorphoses de leur identité. Que reste-t-il quand tout est détruit ? Comment reconstruire notre monde, encore et encore ? Que peut-on conserver de notre temps pour continuer à avancer ? Sasha Waltz aborde frontalement ces questions avec un langage scénique bien à elle qui articule univers visuels surréels, compositions gestuelles ciselées, fragilité et force charnelles.
Sasha Waltz mise en scène, chorégraphie
Thomas Schenk, Sasha Waltz scénographie
Beate Borrmann costumes
Jonathan Bepler musique
Martin Hauk lumières
Avec
James Bush, Martin Seemann violoncelle
Coproduction Sasha Waltz & Guests, Schaubühne am lehniner platz (Berlin).