Que peut-on apporter de nouveau aux immortelles Noces de Figaro de Mozart ? Une nouvelle partition et 300 enfants ! répondons-nous en chœur. Soit : demander, d’une part, à un jeune compositeur contemporain de s’emparer de ce classique du répertoire. Et, d’une autre, inviter les tout jeunes chanteurs issus des 18 ateliers Finoreille des Hauts-de-France à chambouler la représentation : « les enfants n’auront de cesse de questionner l’opéra, de vouloir comprendre, perçant à jour les sombres dynamiques de la lutte des classes et de la guerre des sexes qui poussent ces noces jubilatoires au bord de l’éclatement ». Ainsi la jeune metteuse en scène Maëlle Dequiedt, après s’être confrontée à Shakespeare au fil de son parcours au Théâtre National de Strasbourg ou à l’Académie de l’Opéra de Paris, offre-t-elle aux enfants quelques libertés frondeuses tout à fait dans l’esprit de la folle journée qui avait inspiré Mozart…
Comme il l’avait déjà fait avec succès en donnant sa très personnelle version de la Symphonie fantastique de Berlioz, Arthur Lavandier s’empare ici des Noces pour les pousser dans leurs retranchements et leur faire prendre des chemins de traverse. « Plutôt qu’une simple réduction de l’opéra, l’idée est de créer un objet nouveau, né de la rencontre improbable de l’œuvre avec un groupe de tout jeunes chanteurs en herbe. » Façon joyeuse de revisiter un monument, et d’en découvrir peut-être les beautés inédites.