Les musiciens d’Ictus sont toujours prêts à se lancer dans des aventures épiques et festives au service des musiques contemporaines. Après l’odyssée Ligeti en mai 2009, ou L’NFER de François Sarhan en 2008, ils créent à l’Opéra de Lille une œuvre du Milanais Riccardo Nova.
Né en 1960, il se distingue dans sa production récente par une musique très singulière, au carrefour de la tradition indienne, de la musique contemporaine et de la noise expérimentale. Sa musique, aussi psychédélique que celle de son ami Fausto Romitelli (décédé en 2004), intègre l’ésotérisme de la musique karnatique du sud de l’Inde : haute virtuosité rythmique dans le cadre d’une science sacrée des nombres. C’est le sens du titre de cette nouvelle œuvre : Primes, nombres premiers.
Georges-Elie Octors, en maître de cérémonie, bat en douceur le cycle rythmique ou tâla et dirige les trois artistes indiens – deux percussionnistes et un violoniste – et les cinq musiciens d’Ictus dont les instruments sont démultipliés par les relais midi et les loop machines : guitare électrique, claviers, violon, violoncelle et flûte électrique.
En deuxième partie de soirée, les trois maîtres indiens s’associent à Fabrizio Cassol et son ensemble Aka Moon. Complices d’Alain Platel, ils ont marqué le public lillois lors des représentations de Vsprs et de Pitié !, par leur univers musical sans pareil, mêlant jazz, rock, classique et contemporain.
« Le jazz, dès son origine, est la première musique multiculturelle », prétend Fabrizio Cassol. Et il le prouve : à peine auront-ils quitté le plateau avec Ictus, que nos trois virtuoses indiens seront cuisinés dans le chaudron brûlant d’Aka Moon. Joute fraternelle en vue, entre titans du rythme.
Nombres et Couleurs, « Primes »
Pour virtuoses indiens, musiciens contemporains et électronique de Riccardo Nova (commande de l’Opéra de Lille).
Swing et Phrasés
Georges-Elie Octors direction musicale
Fabrizio Cassol direction musicale
Avec
Ictus, ensemble en résidence à l’Opéra de Lille
Aka Moon
Les représentations de Karnatics sont soutenues pas Télérama