opéra de lille

LE TOUR D’ÉCROU [THE TURN OF THE SCREW]

Un vieux manoir aux confins de la campagne anglaise. Une gouvernante doit y affronter de mystérieux événements : les deux enfants placés sous sa garde sont envoûtés par l’esprit de la gouvernante précédente, et surtout par celui de son amant, un valet franchement pervers et maléfique. Tous deux ont péri dans des circonstances plutôt troubles. Mais s’agit-il bien de fantômes ou la jeune femme n’est-elle pas elle-même victime d’hallucinations ? Quoi qu’il en soit, les efforts de cette dernière pour neutraliser l’emprise des deux esprits auront des conséquences tragiques. Chaque minute écoulée voit la tension monter d’un cran, justifiant le titre de l’œuvre.

Cet opéra au suspense hitchcockien n’a pas son pareil pour suggérer tout ce que le quotidien le plus banal peut avoir d’étrange et d’inquiétant. La finesse musicale de Britten agit de façon quasi-subliminale pour maintenir intacte toute l’ambiguïté de la nouvelle d’Henry James, à l’origine du livret. Les forces des ténèbres se manifestent à travers des revenants dont les « chants de sirènes » capiteux et sensuels ouvrent aux enfants des perspectives magiques. Le metteur en scène Olivier Bénézech, avec qui la Clef des Chants avait produit l’insolite Médium de Menotti en 2007, explore à nouveau les arcanes du paranormal. Il collabore cette fois-ci avec le directeur musical Jean-Luc Tingaud et l’Orchestre-Atelier OstinatO, formidable vivier de jeunes instrumentistes au seuil de leur carrière.