Les Zébrides ? Une peuplade inconnue envahirait-elle donc l’Opéra pour quelque rituel enfiévré dans les coins et recoins de notre noble maison ? De drôles de zèbres conspirent-ils à un Zebri Day ? Exotique, musico-zoologique, pied-nickelée, poétique, farfelue mais avec infiniment d’esprit, la journée d’Ictus est un peu tout cela. Regnum Animale, du compositeur Mauro Lanza et de l’artiste Andrea Valle, est une installation pour trio à cordes et 28 « animaux imaginaires » qui met en scène des animaux hybrides, objets quotidiens soudain doués de vie et de puissance musicale : platines, sonnettes, presse-fruits électriques. Ailleurs, l’instrumentarium étrange et amplifié de Thierry De Mey pour Frisking : tambours de papier, cadre de piano tronçonné, lithophone, miroirs… Pendant ce temps, la musique électronique de Cédric Dambrain travaille les illusions acoustiques et désoriente les tympans.
Pour le concert du soir, transition tout en douceur, retour à quai dans la paix du soir au gré de Waterlines de Christopher Trapani. Jean-Luc Plouvier et le compositeur Michaël Levinas, qui mêlent le piano réel et les pianos électroniques, interprètent ensuite une pièce nouvelle du second. Bouquet final : Der Hunger von Spiegeln, de Robert Phillips, pour guitare électrique, claviers électriques, contrebasse et percussions : un kaleïdoscope vidéo-musical avec effets de décalages, zooms et dédoublements qui se jouent en temps réel de l’exécution des instrumentistes. Bienvenue en Zébridie !
Avec
Ensemble Ictus
Michaël Levinas piano