« Pressé par la gloire,
Tourmenté par l’amour,
Que feras-tu cœur malheureux ? »

Dès son entrée en scène, le noble chevalier Orlando expose lui-même le dilemme qui le tourmente : choisir entre la raison ou l’amour. Son désir contrarié pour la reine Angelica ne va pas lui faciliter la tâche. Sa jalousie prend des proportions tellement irrationnelles qu’il sombre dans une démence hallucinatoire – ce qui n’est pas pour nous déplaire, tant la scène de la folie d’Orlando est stupéfiante. Haendel donne libre cours à sa veine frénétique avec une ingéniosité époustouflante. Le sage Zoroastre finit par ramener Orlando dans le droit chemin de la raison.

Le metteur en scène David McVicar place l’action au XVIII^e siècle. Pour aborder le conflit entre raison et passion qui est au cœur de l’intrigue, il choisit ainsi le contexte d’émulation intellectuelle, scientifique et artistique particulièrement riche du Siècle des Lumières. Artisan avec Emmanuelle Haïm du succès du Giulio Cesare du même Haendel présenté à Lille en 2007, cette production les réunit à nouveau. Grande interprète de l’œuvre haendélienne, Emmanuelle Haïm extrait de cette mine musicale inépuisable la quintessence de l’art vocal et de la dramaturgie. Avec une distribution parfaitement assortie aux personnages, la grâce et la fureur d’ Orlando vont être exaltées de façon magique et spectaculaire.