opéra de lille

Célèbre roman de l’écrivain polonais de science-fiction Stanislas Lem, Solaris dégage une atmosphère étrange et obsédante : un scientifique, en mission sur la planète Solaris, découvre que le vaste océan d’être/matière qui en recouvre la surface altère mystérieusement les perceptions des occupants de la station, peuplant leur solitude de personnages issus de leurs rêves, de leurs désirs, ou de leur vie passée. Tout comme le cinéaste Andreï Tarkovski, dans sa célèbre transposition, en 1972, évita le « film de genre », le compositeur Dai Fujikura et le chorégraphe Saburo Teshigawara excluent tout « opéra science-fiction ». Le roman fait ici fonction de catalyseur : spectacle et livret naîtront de la recherche d’une symbiose entre musique et geste, le chorégraphe et le musicien générant leur matériau au départ de l’écho émotionnel du texte de Lem.

D’origine japonaise, Dai Fujikura est arrivé en Europe à 15 ans. Quelque 20 ans plus tard, ayant par ailleurs travaillé avec George Benjamin, Peter Eötvös et Pierre Boulez, il est joué par les plus grands ensembles ; Solaris est sa première aventure scénique.

Une composition électro-acoustique confiée à l’Ircam constituera le matériau sonore de l’océan et la base du mouvement, avec la participation de l’Ensemble intercontemporain dirigé par Erik Nielsen. Sur fond d’images en 3D, réalisées par l’envoûtant Ulf Langheinrich, la mise en scène sera portée par les 5 chanteurs et 4 danseurs exceptionnels dont Saburo Teshigawara, — qui signe aussi la scénographie, les costumes et les éclairages de cette nouvelle production — et Nicolas Le Riche, Étoile du Ballet de l’Opéra national de Paris. Le retour attendu depuis 2004 d’un chorégraphe découvert à l’Opéra de Lille et qui avait fait forte impression sur le public.