opéra de lille

Tragedy of a friendship, ou l’histoire d’« une idylle qui se termine en enfer » (Jan Fabre). L’idylle ? Elle naît de l’amitié, placée sous le signe de la grandeur, entre un compositeur génial et un philosophe charismatique. La première rencontre de Wagner et Nietzsche, à Lucerne, scelle l’admiration mutuelle des deux hommes. Puis Nietzsche découvre Bayreuth et Parsifal. Vient alors la saison du doute et des premières failles dans son admiration pour un homme « embourbé dans les égarements du mysticisme teuton ». L’amitié a vécu, le temps est à la haine. Tragedy of a friendship pose la question du rapport entre artiste et intellectuel : fécond, intense, mais aussi hasardeux, ne court-il pas toujours le risque de la jalousie, dans cette projection qui désire la part de l’autre et le hait, au fond, irrémédiablement ?

À l’occasion du bicentenaire de Wagner en 2013, l’Opéra de Lille s’associe à cette commande de l’Opéra des Flandres pour faire éclore une œuvre unique. Conçue par Jan Fabre, l’un des artistes avant-gardiste les plus marquants de notre époque, cette création met en scène des chanteurs et des performers tous portés par la puissance de la musique wagnérienne.

Cette pièce est une lecture très personnelle et approfondie des thématiques présentes dans les œuvres de Wagner, telles que la violence, la volupté, les rapports homme/femme, mais également l’amour et l’espoir. L’approche de ces thèmes par Jan Fabre est d’une grande force dramatique et visuelle, mais elle fait aussi appel (surtout pendant la première heure) à des scènes violentes et extrêmement crues, à caractère sexuel notamment, et montre ses interprètes occasionnellement nus.