N’importe quel spécialiste de la danse en conviendra : Alwin Nikolais est l’un des chorégraphes les plus importants du XXe siècle. Ce n’est pas Carolyn Carlson ni Susan Buirge ou encore Philippe Découflé qui affirmeront le contraire, eux qui ont été profondément marqués par son esthétique et son enseignement.
Disparu en 1993, il laisse plus de cent vingt ballets qui ont bousculé la noble austérité de la danse moderne en introduisant un foisonnement de couleurs, de lumières, de trucages et d’effets visuels. Maurice Fleuret a bien souligné, au début des années 1970, ce que la révolution lumino-cinétique de Nikolais devait au cinéma : « le rythme essentiellement visuel qui mène le discours théâtral, la décomposition du mouvement, l’élaboration d’un vocabulaire chorégraphique à base de gestes inversés, comme dans un film qui se déroulerait à l’envers, et même l’humour mimique des films muets ». Son approche sensationnaliste de la scène a bouleversé les rapports entre mouvement, couleur, forme et son en leur accordant une même importance. Plutôt que de considérer l’homme « comme le dieu et la source de toute chose », le chorégraphe le voit «comme compagnon voyageur au sein du mécanisme universel ».
Fondée en 1964 par deux danseurs très proches de Nikolais, la Ririe-Woodbury Dance Company est dépositaire de son répertoire et continue à faire vivre la magie des chefs-d’œuvre qu’il a créés depuis les années 1950. Conçu pour le centenaire du chorégraphe né en 1910, ce programme réunit cinq pièces décisives, une par décennie de créations.
Alwin Nikolais chorégraphies
Crucible (1985)
Kaleidoscope (1956)
Tensile Involvement (1955)
Temple (1974)
Tower (1965)
Ririe-Woodbury Dance Company interprétation
Murray Louis & Alberto Del Saz direction
Avec le Centre Chorégraphique National Roubaix Nord-Pas de Calais