Certes, La Flûte enchantée se déroulait déjà dans un pays inconnu, mais voici qu’elle s’apprête à aborder des terres plus mystérieuses encore… Car la voici livrée à l’imaginaire radical de Romeo Castellucci, formidable créateur d’images, de tableaux prodigieux, mouvementés, inoubliables. Des visions nourries à chaque fois par une réflexion profonde, par l’audace et un savant mélange d’opulence et d’artisanat.
Confronté pour la première fois à Mozart, le metteur en scène italien trouve ici le matériau d’une histoire inédite : « Il faut assumer le poids philosophique de cette pièce. Ce n’est pas seulement quelque chose de léger, d’amusant, un conte de fées. C’est un opéra très chargé au niveau idéologique, une bataille entre le principe féminin et le patriarcat, entre la ligne horizontale et la ligne verticale. » Pour mieux « casser le jouet de la narration », Castellucci a décidé de supprimer ici les dialogues parlés, et d’épouser un parti résolument féministe : celui de la Reine de la Nuit, figure de mère éternelle et tragique, livrée aux machinations de Sarastro. Au service de cet affrontement, il a imaginé une explosion de rideaux de plumes, des tunnels, des boucliers, des palais baroques ouverts toutes entrailles dehors. Une sombre fantasmagorie qui laisse place au dépouillement d’un plateau désert, pour mieux toucher à l’essentiel : « Il y a chez Mozart un très haut degré de vie spirituelle qui lui permet d’approcher le nu de la vie ».
La vision très personnelle de La Flûte enchantée proposée par Romeo Castellucci n’est pas recommandée pour un très jeune public.
La Flûte enchantée
Die Zauberflöte
Singspiel en deux actes, K. 620
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Livret de Emanuel Schikaneder
Dialogues supplémentaires de Claudia Castellucci
Eivind Gullberg Jensen direction musicale
Romeo Castellucci mise en scène, décors, costumes, lumières
Cindy van Acker chorégraphie
Silvia Costa collaboratrice artistique
Michael Hansmeyer collaboration à la scénographie, dessin algorithmique
Piersandra di Matteo et Antonio Cuenca Ruiz dramaturgie
Maud Billen et Laura Ketels assistantes à la mise en scène
Alessio Valmori assistant décors
Marco Giusti assistant lumières
Stéphanie Bayle assistante chorégraphie
Benjamin Laurent chef de chant
Yves Parmentier chef de chœur
Avec
Tijl Faveyts Sarastro, Sprecher
Tuomas Katajala Tamino
Aleksandra Olczyk La Reine de la Nuit
Ilse Eerens Pamina
Sheva Tehoval Première Dame
Ambroisine Bré Deuxième Dame
Caroline Meng Troisième Dame
Klemens Sander Papageno
Tatiana Probst Papagena
Mark Omvlee Monostatos
Yoann Dubruque Premier prêtre et Deuxième homme d’arme
Pierre Derhet Deuxième prêtre et Premier homme d’arme
Sofia Royo Csóka, Tobias Van Haeperen, Elfie Salauddin Crémer, Axel Basyurt, Alejandro Enriquez, Aya Tanaka Trois garçons
Stéphanie Bayle, Maria De Dueñas Lopez, Laure Lescoffy, Serena Malacco, Alexane Poggi, Francesca Ruggerini, Stefani Tansini, Daniela Zaghini, Timothé Ballo, Hippolyte Bohouo, Matthieu Chayrigues, Louis-Clément da Costa, Emmanuel Diela Nkita, Johann Fourrière, Paul Girard, Lazare Huet, Guillaume Marie, Tidiani N’diaye, Xavier Perez danseurs
Dorien Cornelis, Lorena Dürnholz, Katty Kloeck, Monique Van den Abbeel, Pauline Arnould, Jan Van Bastelaere, Michiel Buseyne, Johnny Imbrechts, Yann Nuyts, Brecht Staut comédiens amateurs
Maïwenn Benault, Boyan Delattre enfants (en alternance)
Pascale Caïra, Marianne Duvoux, Allison Juvin, Linda Mecheri, Camille Stoven, Emilie Verfaillie mères (en alternance)
Paula Isiegas, Helena Chambon accompagnatrices
Michael Alejandro Guevara, Gianfranco Poddighe, Sophy Ribrault, Cinzia Robbiati comédiens
Benoît Giaux, Aldo Platteau préparation vocale des enfants
Thierry Montlahuc études linguistiques
Garance Coroller chef de chant stagiaire
Chœur de l’Opéra de Lille
Orchestre National de Lille