opéra de lille

Babysitting, Tête de cire, intervention déambulatoire et participative au Palais des Beaux-Arts de Lille en 2012 est restée dans les mémoires comme un grand moment de plaisir collectif partagé entre la compagnie de Robyn Orlin et le public lillois. Originale et excentrique, à la fois pertinente et aiguë dans sa démarche, la chorégraphe sud-africaine Robyn Orlin a un penchant naturel pour l’expérimentation et un sens très sûr du spectacle, qui l’amènent à intégrer à son travail les expressions artistiques les plus diverses. Qu’en sera-t-il cette fois ?

Sa nouvelle pièce est créée en collaboration avec la Compagnie Jant Bi, l’école des Sables de Germaine Acogny au Sénégal, qui s’efforce depuis près de 15 ans de développer de nouvelles pratiques chorégraphiques à partir de l’Afrique. Ce choix fonde tout le propos du projet. Si le corps dans l’espace est le sujet de tout chorégraphe, pour Robyn Orlin, dans le contexte africain, il est urgent d’en parler : en Afrique, le corps est tu, bien que soumis à une violence constante du fait des conflits, dégradé et altéré par la faim et la maladie, ou, au contraire rapporté à des stéréotypes contradictoires. Robyn Orlin entend travailler à partir des danseurs eux-mêmes, de la façon dont ils appréhendent leur propre corps, pour chercher à explorer ses possibilités : la danse réévalue les corps, les libère, suscite un autre regard, contourne et dépasse les idées reçues.