opéra de lille

Après Jenufa en 2013 et La Petite Renarde rusée en 2014, l’Opéra de Lille propose un troisième « point de vue » sur l’œuvre de l’un des artistes les plus importants et originaux du XX^e siècle, Leos Janácek. Il s’agit ici d’une œuvre séduisante, inclassable, entre opéra miniature et cycle de Lieder, où le compositeur tchèque se révèle une fois de plus en rupture avec les formes lyriques traditionnelles. Composé à l’aube de la période la plus féconde de sa vie, le Journal d’un disparu narre la tragique histoire d’un jeune fermier qui, après avoir été séduit par une belle tzigane et sacrifiant tout pour elle, disparaît mystérieusement. Le livret se base sur des poèmes publiés anonymement dans un quotidien tchèque. Œuvre courte, sobre dans ses moyens – un piano, un ténor, une alto et un chœur réduit à trois voix de femmes – elle se révèle d’une densité singulière et d’une intensité musicale et théâtrale bouleversante. Quelques-uns des fameux Chœurs pour voix d’hommes a capella, autres joyaux de Janácek sont intégrés au spectacle. D’inspiration populaire pour la plupart, évoquant l’errance, la jalousie, l’amour… ces chœurs sont d’une puissance impressionnante.

Prodigieux pianiste et grand connaisseur de l’œuvre de Janácek, Alain Planès assurera la direction musicale. La mise en scène est confiée au chorégraphe Christian Rizzo. Compagnon de route de l’Opéra de Lille de 2007 à 2012, il s’est illustré avec plusieurs créations et y signera cette fois son premier spectacle lyrique.