Issu du courant de la « nouvelle danse française », Dominique Bagouet est un artiste emblématique de cette génération de chorégraphes qui a émergé dans les années 80. Formé à la danse classique, il s’initie à la danse contemporaine qu’il considère rapidement comme le véritable théâtre de l’acte dansé. Depuis sa disparition en 1992, la dizaine de pièces créées par Dominique Bagouet constituent un corpus de référence, authentique « classique » de la danse.
Le Ballet du Grand Théâtre de Genève présente deux des joyaux de ce répertoire. Jours Étranges (1990) est une plongée dans les souvenirs personnels du chorégraphe. Sur une musique des Doors, la pièce évoque les états d’âme propres à l’adolescence et revendique une certaine maladresse. Souvent en situation d’improvisation, les danseurs véhiculent une énergie désordonnée et donnent à ces Jours Étranges l’apparence du dérisoire. En contrepoint, So Schnell (1992) contraste par la précision de sa construction chorégraphique et par la richesse de son vocabulaire scénographique, dont la référence au Pop Art emprunte beaucoup à l’univers du plasticien Roy Lichtenstein. Sur la Cantate BWV 26 de J.S. Bach, rythmée par les bruits mécaniques de machines industrielles de bonneterie, So Schnell, éclatant de vie et d’énergie, exprime la joie têtue et subversive de danser.
Un must !