opéra de lille

En 1890, Brahms annonce solennellement qu’il renonce à la composition. Un an plus tard, il revient sur sa décision grâce à sa rencontre avec le clarinettiste Richard Mühlfeld. Ebloui par la beauté du timbre de l’instrumentiste et par sa formidable technique, le compositeur retrouve l’inspiration et s’attèle à deux œuvres nouvelles dont son fameux quintette pour clarinette et quatuor à cordes. Son écriture baigne dans une atmosphère nostalgique, caractéristique de la dernière manière de Brahms. La clarinette acquiert un véritable rôle concertant et le finale prend la forme d’un hommage au quintette de Mozart en s’éteignant paisiblement sur le leitmotiv initial. Le Quatuor Modigliani interprète ces deux monuments de Brahms et de Mozart en faisant équipe avec un virtuose de la clarinette, Paul Meyer. Ensemble, ils s’entendent à merveille pour fusionner la splendeur des sonorités de leur instrument en épousant les méandres mélodiques les plus profonds de la partition. Si le Quatuor Modigliani compte aujourd’hui parmi les formations de chambre les plus réputées, c’est aussi pour l’aisance renversante avec laquelle ces jeunes musiciens défrichent une grande variété de répertoires.

Leur concert à l’Opéra de Lille fera ainsi entendre le troisième et ultime quatuor que le prodige basque Arriaga, surnommé le « Mozart espagnol », a composé avant sa mort à l’âge de 19 ans.