Heureux sûrement mais rares peut-être sont ceux qui connaissent Rodelinda, l’une des plus émouvantes héroïnes de Haendel, sœur d’Alcina ou d’Ariodante, au coeur d’un opéra que sa puissance dramatique et son raffinement musical placent parmi les oeuvres majeures du maître. On ne l’avait pas vue en France depuis 2002 et on la retrouve aujourd’hui, magnifiée par les énergies réunies du metteur en scène Jean Bellorini et d’Emmanuelle Haïm – qui, après le succès du Trionfo del Tempo e del Disinganno, retrouve ici un de ses compositeurs de prédilection.
S’emparant du Pertharite de Corneille, le livret de l’opéra fait apparaître au centre des jeux de l’amour et du pouvoir l’enfant que le texte d’origine gardait caché – et c’est au travers de son regard innocent et rêveur que Jean Bellorini expose l’action. Un drame qui voit se succéder des trahisons, une résurrection, des retrouvailles, un dernier baiser, un malentendu fatal… et qui mettra la noble Rodelinda face à des choix évidemment cornéliens. Des dédales d’un palais aux ombres des galeries jusqu’à un lieu délicieux et caché, le metteur en scène suit l’inspiration qui avait fait le succès de sa Cenerentola : il déploie un monde fantastique de machinations et de machines, alliant modernité et poésie dans une tradition revivifiée du baroque.
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Rodelinda
Opéra en trois actes de Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
Livret Nicola Francesco Haym d’après Antonio Salvi et Pierre Corneille
Emmanuelle Haïm direction musicale
Jean Bellorini mise en scène
Mathieu Coblentz collaborateur à la mise en scène
Jean Bellorini, Véronique Chazal décors
Macha Makeïeff costumes
Luc Muscillo lumières
Benoît Hartoin, Elisabeth Geiger assistants à la direction musicale, chefs de chant
Avec
Jeanine De Bique Rodelinda
Tim Mead Bertarido
Benjamin Hulett Grimoaldo
Avery Amereau Eduige
Jakub Józef Orlinski Unolfo
Andrea Mastroni Garibaldo
Le Concert d’Astrée