opéra de lille

Certains partenariats musicaux permettent les plus lointains voyages : « Quand nous avons enregistré ensemble, nous étions parfois presque en transe. À certains moments, plus rien n’existait autour de nous », se souvient Marianne Crebassa, à propos de son travail avec Fazil Say. Depuis ses débuts dans Lulu à l’Opéra Bastille, la jeune mezzo-soprano a connu tous les succès : lauréate d’une Victoire de la Musique en 2017, célébrée dans Fantasio à l’Opéra Comique, elle rejoindra bientôt le Staatsoper de Berlin pour y incarner Rosine et Mélisande, et la Scala de Milan où elle sera la Cenerentola… « C’est à la fois ma nature et mon désir d’unir les gens à travers la musique, pour abolir toutes les frontières, même celles de l’esprit », explique Fazil Say, pianiste, compositeur, interprète généreux et citoyen engagé du monde – il a reçu, en 2007, le « Prix Beethoven des droits de l’homme, de la paix, la liberté, l’intégration et la lutte contre la pauvreté ». Les deux complices se retrouveront à Lille pour un programme où la mélodie française brille de tous ses feux : les ardeurs de Verlaine mises en musique par Debussy, les joyaux ciselés de Duparc, et, de Ravel, le cycle Shéhérazade se promène en rêve jusqu’aux rives de l’Asie, et aux confins de l’Orient… jusqu’à rejoindre, qui sait, la Turquie natale de Fazil Say…