opéra de lille

C’est parfois le regard d’un étranger qui sait le mieux révéler ce qu’il y a de beau en nos demeures… Ainsi Haendel, quittant sa Saxe natale pour un bref séjour en Italie avant d’être adopté par les britanniques, reste l’un des plus prestigieux représentants de l’Opéra italien. À l’aube d’un XVIII^e siècle bouillonnant d’influences artistiques et culturelles multiples, on le trouve rivalisant avec les italiens dans leur propre langue dans l’art de la cantate. Véritable antichambre de l’opéra, mettant en scène un personnage seul et déployant toute la palette des sentiments les plus nuancés, la cantate est pour Haendel le terrain privilégié de l’expressivité. Les solistes du Concert d’Astrée nous font découvrir dans ce programme de cantates et duos ce que Haendel a pris de meilleur aux italiens, et comment il a poussé l’expression des sentiments humains à un niveau de perfection quasiment inégalé. Ce que nous confirmeront, si on en doutait encore, les représentations dans la Grande salle de son Triomphe du Temps et de la désillusion. Une occasion de découvrir la jeune soprano Lea Desandre, fraîchement éclose au Jardin des Voix de William Christie aux côtés de la basse argentine Lisandro Abadie, déjà familier des plus grands ensembles baroques.