opéra de lille

Artiste rare, Alain Planès est de ces personnalités qu’on ne peut définir en quelques qualificatifs. Éclectique et curieux, il joue le répertoire classique et collabore avec d’éminents compositeurs d’aujourd’hui ; en concert, il se produit seul, comme accompagnateur, chambriste ou avec orchestre.

Les pièces pour piano de Janáček et, plus généralement, sa musique de chambre, l’accompagnent, chemin faisant, depuis la fin des années 70, moment où il franchit le seuil d’une œuvre qu’il a contribué plus que tout autre à faire connaître et apprécier. Invité en novembre de cette saison pour le Journal d’un disparu, voici une opportunité d’entendre cet artiste singulier en compagnie d’interprètes de grande qualité, Gary Hoffman au violoncelle, Tai Murray au violon, Gérard Caussé à l’alto, dans un programme composé autour du piano. Alternant avec des sonates de Janáček, le programme propose deux pièces maîtresses de la littérature pour quatuor et piano : le Quatuor n° 2 de Fauré, dont l’Adagio est un pur moment de poésie et d’émotion, et un chef-d’œuvre de la musique de chambre de Johannes Brahms, le Quatuor pour piano op. 60.

Gary Hoffman, violoncelliste, concertiste et récitaliste d’envergure internationale jouera avec lui Pohadka, sonate en forme de duo d’amour. La Sonate pour violon, interprétée ici avec la violoniste Tai Murray, est de ces partitions où l’originalité et la modernité du compositeur apparaissent avec évidence : l’œuvre alterne continuellement les climats, tient et entremêle des registres opposés, dans une évocation forte d’un désespoir contenu, insaisissable et secret.