« Je te suis pareillement d’un pas joyeux, et ne t’abandonne pas, ma Vie, ma Lumière. »

C’est souvent soudain, les passions, et Raphaël Pichon, directeur musical et fondateur de Pygmalion, n’a pas oublié un choc fondateur : « À l’âge de 10 ans, je me souviens avoir été touché en plein cœur lorsque je chantais La Passion selon saint Jean. » Bien des années plus tard, le voici à la tête de l’un des jeunes ensembles les plus célébrés de France : un ensemble baroque qui réunit un chœur et un orchestre sur instruments historiques, qui s’aventure volontiers du côté de Mozart ou de Brahms, tout en continuant d’approfondir son travail sur Bach. Après des enregistrements très remarqués des Messes Brèves, la reconstitution d’une cantate funèbre perdue, un spectacle – Trauernacht –, Pygmalion retrouve ici une passion initiale : celle selon Saint Jean. Ténor aussi admiré que son père, Julian Prégardien y tient le rôle de l’Évangéliste, pour raconter une histoire éternelle, où se côtoient gloire divine et vaste humanité, où l’on fait l’aumône d’un parfum, où l’on condamne par un baiser.