opéra de lille

Peu importe les archives, les films, les captations : la danse sera toujours insaisissable. Boris Charmatz le sait bien, lui, qui lorsqu’il dirigeait le Centre chorégraphique de Rennes, l’a transformé en un iconoclaste « Musée de la danse ».

Pour inaugurer sa résidence à Lille, le voici avec un projet pas moins atypique. Pièce de résistance au temps et manifeste en faveur de la fugacité, 10000 gestes s’avance, selon son auteur, comme « une forêt chorégraphique », « une pluie de mouvements dans laquelle aucun geste n’est jamais répété ».

Précipitant les danseurs dans un tourbillon au son du Requiem de Mozart, 10000 gestes se présente donc comme un moment unique et palpitant, où tout se transforme et rien ne se reproduit, et où tout ce qui se trace est voué à disparaître – « comme une ode à l’impermanence de l’art de la danse, un anti-musée chorégraphique pour explorer les moyens d’échapper aux instincts et aux stratégies de conservation… ».

Un spectacle à saisir avant qu’il ne s’envole pour se graver dans les mémoires…