Comme il faut craindre l’amour d’un géant ! Hélas, la belle Galatea n’a d’égard que pour la beauté du jeune berger Aci, et leurs étreintes heureuses sont trop ivres de ces chairs douces et suaves. Malheur à eux ! Car la colère du cyclope Polifemo, fou de jalousie, culmine dans la violence et tout se termine en bain de sang. Il détache un rocher de l’Etna, le précipite sur Aci, qui en est écrasé. Galatea invoque alors son père Neptune afin qu’il transforme son amant en fleuve et le rejoint pour s’unir à lui dans la mer.
Cette « cantate dramatique » du jeune Haendel a décidément de quoi nous émouvoir : la beauté de la musique comme des airs, caractéristique du raffinement baroque italien, nous rend si proche la passion de cet amour mythique qu’il nous semble encore bien actuel. Elle donne à entendre la magnifique complainte d’Aci, Galatea et Polifemo que l’on n’entend que partiellement dans l’opéra du même nom, écrite par le compositeur un an plus tard, en 1731.
Pour rendre cette œuvre rare à la scène, Emmanuelle Haïm et le Concert d’Astrée conjuguent leurs talents avec ceux de la contralto Delphine Galou et Laurent Naouri récemment entendu à Lille (le Créon de Médée).
Aci, Galatea e Polifemo
HWV 72 de Georg Friedrich Haendel
Avec
Lydia Teuscher Aci
Delphine Galou Galatea
Laurent Naouri Polifemo
Le Concert d’Astrée
Emmanuelle Haïm direction musicale