opéra de lille

Si Bach n’a jamais écrit d’opéra, ses cantates révèlent un rare sens dramaturgique et suscitent naturellement le théâtre. Pourtant, c’est avant tout pour sa musique instrumentale que Bach est célébré à travers le monde. En véritable « Musicien de la cité », ses compositions sont segmentées en périodes très distinctes qui sont toutes intimement liées à une ville de résidence. Ainsi à ses années au service du prince Leopold à Cöthen de 1717 à 1723, correspond essentiellement de la musique instrumentale. À Leipzig en revanche, où il était premier musicien de la ville, maître de musique à l’école et à l’Église, il compose un fabuleux corpus de cantates. De ce lien indissociable entre lieu de vie et composition naissent des périodes contrastées, du profane au sacré, présentées dans ce programme des musiciens du Cercle de l’Harmonie avec Damien Guillon en soliste.

Ce contre-ténor s’est déjà, malgré sa jeune carrière, forgé un large répertoire de cantates et d’oratorios de Jean-Sébastien Bach auprès des chefs les plus renommés. Il étudie dès son enfance dans une maîtrise, puis perfectionne le chant et l’orgue : une véritable formation de Kantor ! Cofondé par Jérémie Rhorer et Julien Chauvin, le Cercle de l’Harmonie est de retour à l’Opéra de Lille après les programmes Haydn en 2010 et Beethoven la saison dernière. Créé en 2005, cet orchestre a acquis une renommée internationale, notamment pour le répertoire lyrique et symphonique du 18^e siècle tardif. Mais l’ensemble s’est également illustré par ses interprétations d’œuvres pour orchestres plus réduits et dirigés du violon par Julien Chauvin. À la manière d’un Konzertmeisterdu 18e siècle et sur instruments d’époque, il fait revivre la fougue musicale du Kantor de Leipzig.