opéra de lille

Deuxième volet du « Portrait Platel » proposé par l’Opéra de Lille, Coup Fatal est une création récente, au programme du Festival d’Avignon 2014, toute empreinte de l’esprit buissonnier et l’incoercible indépendance du collectif de musiciens, ici rassemblés et mis en scène par Alain Platel. Leur musique ? Un mélange naturel et exubérant de musique baroque, congolaise traditionnelle et populaire, rock et jazz. Une alchimie commencée en 2009 avec des musiciens congolais, et qui rassemble 13 musiciens de Kinshasa et le contre-ténor congolais Serge Kakudji, sous la direction musicale du guitariste Rodriguez Vangama et d’un « cross-overiste » de haut vol, Fabrizio Cassol.

Complice musical de Platel, notamment sur vsprs et pitié ! invités à Lille respectivement en 2006 et en 2008, c’est ce dernier qui a fini par inviter Platel à porter Coup Fatal à la scène. « La scène n’est pas pour moi affaire de décor ; j’imagine toujours un espace où les gens peuvent vivre » dit Platel. Et que montrer de ce « vivre » dans le Congo d’aujourd’hui ? Sans doute une forme d’arrogance assumée, revendiquée avec coquetterie, celle des dandys de Kinshasa, les « sapeurs ». Avec exubérance, mais pas de celle qu’on dit « pétulante », de celle qui est vissée au corps, car il faut bien que le geste soit ample et la vitalité insolente, quand rôde la guerre, qu’elle est en scène, avec les sculptures de douilles auxquelles Freddy Tsimba, à Kinshasa, travaille. Question d’élégance…