opéra de lille

François Chaignaud et Cecilia Bengolea aiment pousser le corps dans ses retranchements. Partis de l’underground, ils sont désormais invités par les plus grands théâtres internationaux – les spectateurs de l’Opéra de Lille ont ainsi pu voir en 2016 leur création pour le Ballet de Lyon. Sans pour autant s’assagir, ils conservent une passion pour les formes d’expression populaires. On les a vus ainsi se confronter au voguing new-yorkais, au twerk, ou encore produire un Tour du monde des danses urbaines en dix villes. Cette fois, ils ont voulu réunir la chaleur des dancehalls jamaïcains et la poésie éternelle des chants polyphoniques. L’occasion pour chacun de poursuivre une voie de prédilection : Cecilia Bengolea fait partie d’un groupe de danseurs garçons gangsters de Kingston, et se dit fascinée par cette danse « combattive et résistante, technique et rythmée, exutoire à la violence et à la compétition des ghettos de Kingston », tandis que François Chaignaud explore depuis quelques années les divers répertoires polyphoniques : géorgien, médiéval, baroque. À deux, ils organisent une rencontre chorégraphique et musicale « pour créer des figures et des formes inattendues, des rapprochements, des combinaisons libérées de leurs références d’origine.»