Avec Felicity Palmer, la formule de « one woman show » lyrique paraît plus appropriée que celle de récital.
Riche d’une carrière exceptionnelle, elle est passée avec une jubilation intacte des grandes héroïnes romantiques à ces personnages qu’elle qualifie de « garces et de sorcières » – on appréciera au passage l’humour so british. Si elle continue à se produire sur scène aujourd’hui, c’est pour le plaisir… le sien, mais surtout celui du public. Elle est accompagnée de Simon Lepper, jeune et talentueux pianiste qui pourrait être son petit-fils, comme aime à le préciser la mezzo-soprano sexagénaire. Tous les deux s’entendent à merveille pour voyager à travers les siècles et les styles, des « mad songs » (chansons de folies) de Purcell au Broadway de Sondheim, en passant par les mélodies tziganes de Brahms.
Leur programme subtilement éclectique est conçu autour d’une figure récurrente, celle de la femme au bord de la crise de nerfs. Et ce n’est pas faire injure à Felicity Palmer de dire qu’elle semble née pour camper de tels rôles.
Avec une présence d’une intensité sans faille, elle impressionne en trouvant à chaque instant le piquant nécessaire à la composition des différents personnages qu’elle incarne. D’autant plus que ce souci de caractérisation psychologique va toujours de pair avec une grande intelligence musicale.
Tout lui réussit dans ce répertoire qu’elle connaît sur le bout des vocalises et qu’elle manie avec un naturel malicieusement distancié.
Avec
Felicity Palmer mezzo-soprano
Simon Lepper piano