C’est ce qu’on appelle une partie carrée : reprenant la Coquette trompée d’Antoine Dauvergne, piquante comédie à ariette de 1753 sur un livret de Charles-Simon Favart, le compositeur Gérard Pesson et son complice, l’écrivain Pierre Alferi ont imaginé un vaudeville moderne, où l’on traque son amant sur Facebook et où l’on s’étouffe quand il fait des selfies avec une autre. Jetant des ponts entre les œuvres et les siècles, le spectacle conjugue ainsi musique, atours modernes et sentiments éternels… Emmenés par l’Ensemble Amarillis, dirigé avec verve par Héloïse Gaillard et Violaine Cochard, cette Double Coquette offre aussi au couple des géométries variables et parfois osées, servies par les costumes volontiers délirants de la plasticienne Annette Messager, qui a imaginé pour l’une « une armure », pour les autres la pompe de « dindons qui se pavanent » ou pour la séductrice « un serpent châle » à porter autour du cou. Facétieuse et fervente avocate de tous les insolites, c’est Fanny de Chaillé qui met en scène cette histoire gentiment pimentée de couple à trois entraîné dans un cercle… forcément vicieux.
La Coquette trompée (1753)
Opéra d’Antoine Dauvergne sur un texte de Charles-Simon Favart
Gérard Pesson, prologue, additions et orchestrations, sur un texte de Pierre Alferi (2014)
Annette Messager costumes
Gilles Gentner lumières
Fanny de Chaillé collaboration artistique
Avec
Ensemble Amarillis (11 musiciens)
Héloïse Gaillard et Violaine Cochard direction musicale
Maïlys de Villoutreys soprano
Isabelle Poulenard soprano
Robert Getchell taille
Commande et version de concert produites par la Scène nationale de Besançon et l’Ensemble Amarillis avec le concours de la Fondation Orange.
Création le 2 décembre 2014 à Besançon.
Version scénique produite par le Festival d’Automne à Paris, le Centre de musique baroque de Versailles, French May / Hong Kong et de nombreux partenaires.
Création le 2 mai 2015 au Festival French May / Hong Kong
Avec le soutien du Fonds de Création Lyrique, de l’Adami et de la Fondation Orange