Splendeurs et misères du désir amoureux sur fond de commedia dell’arte : voilà ce que promet cette œuvre du jeune Mozart, qui n’a que dix-huit ans lorsqu’il s’empare du livret de l’Abbé Petrosellini pour en faire un dramma giocoso. Et vraiment, de ses dix-huit ans, l’œuvre porte toute la grâce, la légèreté et la vivacité.
Si La Finta Giardiniera n’est pas le chef-d’œuvre le plus connu du compositeur, elle est certainement l’une de ses œuvres les plus gaies et pleines d’ardeur. D’un quiproquo à l’autre, le rythme des imbroglios accentue l’ivresse juvénile de ces personnages en quête d’amour. La fausse jardinière est en fait une vraie marquise : Violente Onesti de son état, travestie sous le sobriquet de Sandrine pour retrouver son amant. Nardo, son serviteur, se fait passer pour son cousin et la belle Arminda ignore qu’elle s’apprête à épouser l’ancien amant de Violente, le Comte Belfiore, qui, lui, croit avoir tué la marquise…
On avait pu se réjouir de leurs truculentes Noces de Figaro, présentées en 2008 : Emmanuelle Haïm et les musiciens du Concert d’Astrée mettent cette fois-ci leur connaissance du répertoire du XVIIIe siècle à profit pour aborder La Fausse Jardinière, ainsi portée sur scène avec bonheur par une jeune génération de talents lyriques. David Lescot revient à cette occasion, après le Rake’s Progress (2012), et met tout son ressort d’homme de théâtre au service d’une vision de l’œuvre qui fait honneur à la jeunesse, à l’enthousiasme et à l’humour du compositeur.
La Finta Giardiniera
Opera buffa en trois actes de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Créé en 1775 sur un livret attribué à Giuseppe Petrosellini
Emmanuelle Haïm direction musicale
David Lescot mise en scène
Alwyne de Dardel scénographie
Sylvette Dequest costumes
Atsushi Sakaï assistant à la direction musicale
Philippe Grisvard chef de chant
Avec
Carlo Allemano Don Anchise, Podestà
Erin Morley Sandrina
Enea Scala Comte Belfiore
Marie-Adeline Henry Arminda
Marie-Claude Chappuis Ramiro
Maria-Virginia Savastano Serpetta
Nikolay Borchev Roberto (Nardo)
Le Concert d’Astrée
Nouvelle production de l’Opéra de Lille, Coproduction Opéra de Dijon
Avec le soutien de la Fondation Crédit Mutuel Nord Europe, mécène associé aux productions lyriques
Avec le parrainage de la Société Générale