Rien de tel, pour explorer l’univers des grands compositeurs de notre temps, que les circuits inédits organisés par l’inégalable Ensemble Ictus. Leurs formules sont toujours conçues sur mesure en agençant un équilibre idéal entre visites guidées des chefs-d’œuvre incontournables et découvertes de trésors cachés. Cette grande soirée consacrée à György Ligeti est à la mesure (ou plutôt à la démesure) de l’odyssée musicale inventée par le compositeur autrichien d’origine hongroise au cours d’une carrière commencée en 1941 et terminée avec sa mort en 2006. Pour l’occasion, les musiciens d’Ictus s’associent à la jeune élite d’interprètes formée à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth.
Des machines folles du Kammerkonzert (1969-70) en passant par la plongée extatique au cœur de la vibration sonore du Continuum pour clavecin (1968) et les spirales entrelacées du Concerto pour piano (1985-1988), l’art de Ligeti ne cesse d’inventer des numéros de prestidigitation acoustique et des mécanismes sonores qui se dérèglent. Il entendait la musique comme « quelque chose de très loin dans l’espace, qui existe depuis toujours, existera toujours, et dont nous n’entendons qu’un petit fragment ». Stanley Kubrick s’en est souvenu pour 2001 : L’odyssée de l’espace, mais aussi Shining et Eyes Wide Shut. Cette soirée exceptionnelle fera également la part belle aux mouvements frénétiques de l’intégrale des dix-huit études pour piano, œuvre maîtresse de sa dernière période de création. Esprit libre et éclectique, Ligeti a marqué de son empreinte le sort de la musique du XXe siècle en s’émancipant d’une avant-garde devenue trop académique à son goût. Il lui préférait les extravagants obstinés tel que le new-yorkais Steve Reich dont nous écouterons l’hypnotique Marimba Phase.
Avec
Ensemble Ictus
Chapelle Musicale Reine Elisabeth de Belgique