Les instruments aussi ont leurs gloires et leurs éclipses – on l’aura peut-être oublié : il aura fallu le mitan du XXe siècle et Pablo Casals pour que le violoncelle retrouve sa primauté. Depuis quelques années, c’est l’alto qui est à nouveau sur le devant des scènes, porté par la détermination d’une génération d’interprètes talentueux et inspirés. Parmi eux, Lise Berthaud s’est affirmée très tôt comme une valeur sûre : elle n’a que 20 ans lorsqu’Emmanuel Krivine l’emmène en tournée avec Harold en Italie et l’Orchestre Français des Jeunes. Suivront tous les succès qu’on peut rêver : une multitude d’invitations comme soliste, une Victoire de la musique, des partenaires de scène comme Pierre-Laurent Aimard ou David Grimal, et des collaborations avec Henri Dutilleux ou György Kurtág… C’est dans l’intimité du répertoire chambriste qu’on la retrouvera à Lille, avec au piano Romain Descharmes, l’un de ses partenaires privilégiés. Le duo interprètera quelques sommets du répertoire, de Brahms à Schubert, et on notera au passage que certains instruments n’ont pas de chance : l’arpegionne – ou « guitare d’amour » n’aura chanté qu’un seul été, le temps pour Schubert de composer une inoubliable sonate, qui – tout n’est pas perdu –, se prête à merveille au timbre profond et chaleureux de l’alto.
Robert Schumann (1810-1856)
Märchenbilder op.113
Franz Schubert (1797-1828)
Sonate en la mineur Arpeggione D.821
Johannes Brahms (1833-1897)
Sonate en mi bémol majeur op. 120 n°2
Avec
Lise Berthaud alto
Romain Descharmes piano