Emmanuelle Haïm et son ensemble ont, à l’automne 2005, présenté autour de L’Orfeo des madrigaux pour quelques instrumentistes et chanteurs. Proposé dans le cadre d’un Happy Day, cet art raffiné de l’expression des passions a donné lieu à de magnifiques instants musicaux. Dans le prolongement de cette première expérience, l’un des grands concerts de la saison est consacré à des « grands » madrigaux pour six ou huit chanteurs pour atteindre des sommets d’expressions musicales et dramatiques.
Né d’une complicité intime entre la mélodie et la langue italienne, le madrigal s’est pleinement épanoui au XVIIe siècle sous la plume de Monteverdi qui l’a enrichi de soli et d’accompagnements instrumentaux. Pour le compositeur, le madrigal offrait alors un champ d’expérimentation pour concrétiser des idées nouvelles et définir toutes les nuances de son expression personnelle. Les fruits de ces « essais » particulièrement productifs se retrouvent dans les 7e et 8e livres de madrigaux (1619 et 1638) qui mettent en parallèle des pièces écrites dans le « genere guerriera » et d’autres dans le « genere amoroso ». Pour Monteverdi, le but de toute bonne musique est d’émouvoir et ce sont, selon lui, les contrastes qui permettent de remuer profondément les âmes.
Emmanuelle Haïm direction musicale