opéra de lille

Deux sœurs, Matsukaze et Murasame, se sont éprises d’un noble en exil. Des années plus tard, après leur mort, leurs âmes continuent à errer et à le convoiter. Matsukaze danse comme une démente, accoutrée du chapeau et du manteau de son amant, et croit le reconnaître dans la silhouette d’un pin… Pour cet opéra, créé à La Monnaie de Bruxelles en 2011, Toshio Hosokawa s’inspire de la tradition du nô. Une approche intimiste, une atmosphère onirique donnent le ton de cette œuvre concise et forte pour quatre personnages et un petit chœur, accompagnés d’un orchestre de chambre, les danseurs de la compagnie Sasha Waltz et Guests assurent avec la perfection qu’on leur connaît la partition chorégraphique. C’est en effet Sasha Waltz, dont le public de l’Opéra de Lille accueille chaque création depuis 2005 avec enthousiasme, qui a assuré une mise en scène superbe de sobriété et en totale harmonie avec l’œuvre d’Hosokawa. Déjà présente à Lille dans Passion et Medea, également mis en scène par Sasha Waltz, l’inoubliable Barbara Hannigan porte le rôle-titre. L’orchestre n’est autre que l’excellente phalange de solistes, musikFabrik. Toshio Hosokawa est sur la crête de deux influences, celle de son Japon natal et celle de l’Europe : Matsukaze, profondément inscrit dans la tradition japonaise réussit le tour de force d’y fondre les codes et conventions de l’opéra occidental, porté par un sens aigu de la dramaturgie.