Proposée par le remuant ensemble Ictus, voici une soirée de théâtre musical qui a tout pour éblouir… et pour inquiéter. Dans une scénographie mouvante conçue par le grand artiste sud-africain William Kentridge, mêlant toiles peintes et croquis animés, la musique de François Sarhan rend hommage à Chostakovitch avec des vignettes « précipitées, égratignées et disloquées » qu’accompagnent les textes du poète russe Daniil Harms, précurseur de l’art de l’absurde. Un théâtre d’ombres débridé et facétieux qui évoque les mortelles absurdités du stalinisme sous la forme d’une pantomime grotesque. À ces Telegrams from the Nose répondent deux morceaux de bravoure : la décoiffante Sonate in UrLauten de Kurt Schwitters et le célèbre discours du chancelier Adenoïd ‘Adolf’ Hynkel… alias Chaplin, dans Le Dictateur. Le temps d’une soirée à La Rose des Vents, l’absurde s’élève au rang des beaux-arts.
Telegrams from the Nose
pour six musiciens et 1 narrateur
Vidéo William Kentridge
Musique François Sarhan
Poèmes Daniil Harms
Précédé de
Kurt Schwitters Sonate in Urlauten (1932) pour voix, avec une cadence de Georges Aperghis
Charlie Chaplin Le Discours d’Hynkel (1940) pour voix, transcrit par Michael Schmid d’après le film Le Dictateur
Avec
Ensemble Ictus
Igor Semenoff stroh-violon
François Deppe stroh-violoncelle/voix
Tom Pauwels guitare
Jean-Luc Plouvier clavier
François Sarhan narrateur
Alexandre Fostier son
Georges-Elie Octors direction musicale
Michael Schmid voix
Production Ictus
Représentation en coréalisation avec La Rose des Vents, Villeneuve d’Ascq