Deux monuments et une création : c’est ce que proposent les Sitkovetsky, un trio qui allie l’exigence musicale à des énergies cosmopolites. Leur engagement sur scène leur a valu les plus hautes récompenses… Petite perfection formelle, l’unique trio de Ravel se vit comme un voyage aux itinéraires rêveurs. Si on a beaucoup écrit que le premier thème s’inspirait de l’héritage basque du compositeur, revivifié par un voyage à Saint-Jean-de-Luz, l’un de ses biographes affirme qu’il serait dû à deux vendeurs de glaces dansant le fandango ! Pas d’incertitudes en revanche sur le célèbre « pantoum » oriental de ce trio, qui tire ses rythmes des enchaînements de la poésie malaise. C’est en 1944, affligé par la mort d’un ami, que Chostakovitch compose son Trio n^o 2. Une œuvre dont déborde un chagrin amplifié par la rumeur des horreurs de la guerre – le trio se clôt par une célèbre « danse de la mort » tirée du folklore populaire juif. À ces deux chefs-d’œuvre du répertoire s’ajoute une création de la compositrice Lena Sierova, devenue depuis quelques années l’une des figures les plus prometteuses de la scène musicale ukrainienne.